Le Mali accuse la France de soutenir les terroristes, devant le Conseil de sécurité de l'ONU
Les autorités maliennes ont récemment saisi le Conseil de sécurité de l’Onu, reprochant à la France de fournir des armes et des renseignements aux groupes djihadistes, opérant sur leur sol, pour les renforcer dans leur mission de déstabilisation du Mali.
Le gouvernement du Mali est résolument engagé à en découdre avec tous les agents étrangers qui entretiennent l’insécurité sur son territoire. À travers le ministre des affaires étrangères M. Abdoulaye Diop, le pouvoir de la Transition vient de saisir le haut conseil de sécurité de l'ONU, avec une plainte bien documenté et avec preuves à l'appui.
Les forces militaires françaises vont désormais opérer depuis le Niger, après avoir quitté définitivement le sol malien. Mais le bras de fer entre le Mali et la France qui va désormais se poursuivre à New York, au siège des Nations unies, permettra à l’opinion africaine d'avoir plus d'informations, car, le Mali affirme détenir des preuves irréfutables d’un soutien de Paris aux groupes terroristes maliens.
C'est L'incontournable Abdoulaye Diop qui a écrit le 16 août au Conseil de sécurité des Nations unies afin de réclamer une réunion d’urgence sur la situation dans le pays. Dans cette plainte, le chef de la diplomatie malienne multiplie les accusations envers la France et ses soldats dont les derniers ont officiellement quitté le territoire malien le 15 août sous la pression du peuple malien.
Samedi dernier, le dernier convoi logistique des forces françaises de l’opération Barkhane a quitté le camp de Gao, dans le centre-nord du Mali, pour gagner la base de Niamey. Environ 150 militaires sont restés jusqu’au lendemain pour assurer la garde du camp et ont également quitté les lieux après la « cérémonie de rétrocession » du camp de Gao aux FAMa (Forces armées du Mali). Un départ amplement salué par des jeunes de la région qui ont manifesté lors joie à travers les rues.
Devant désormais opérer depuis Niamey, leur présence au Niger a également suscité le courroux des nigériens. Dans la foulée, une nouvelle coalition d’une quinzaine d’organisations de la société civile –sous l’appellation M62 – s’est constituée pour réclamer leur départ. Ce mouvement a organisé le mercredi 17 août, une marche pacifique à Niamey, « pour la défense de la souveraineté et de la dignité » du Niger.
Selon Abdoulaye Seydou qui dirige le REPPAD (Réseau Panafricain pour la Paix, la Démocratie, et le Développement, et membre du M62, « Ce genre d’attitude de la part de la France et de l’opération Barkhane vont davantage aggraver les rapports très tendus entre le Niger et le Mali. Or il est impossible de vaincre le terrorisme aujourd’hui s’il n’y a pas des rapports basés sur la confiance entre le Mali, le Niger et le Burkina. C’est impossible », a-t-il laissé entendre.
Ces nouvelles contestations qui commencent à naître du Niger, contre les forces militaires françaises, font suite à celles qui ont poussé la France à entrer en froid avec le nouveau gouvernement malien et exposent des intentions malveillantes de la France qui se bat à se maintenir dans le Sahel, contre le gré des populations et de certains dirigeants. De quoi penser comme les Maliens, que l’objectif de la France n’est pas réellement la lutte contre le terrorisme, car depuis la naissance de la force Barkhane en 2014, le terrorisme n’a pas été réduit à sa simple expression, malgré de grands moyens militaires déployés. Au contraire, les terroristes ont été alimentés en armes plus sophistiquées et poursuivent sereinement leurs actions.
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