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Centrafrique : les revenus miniers ont triplé en deux ans, mais…



En Centrafrique, le secteur minier a représenté 46 % des exportations et 1,61 % des revenus budgétaires en 2022. Cette contribution économique pourrait être plus importante, si certains problèmes du secteur sont réglés.


En Centrafrique, les revenus tirés du secteur minier par le gouvernement ont atteint 1,99 milliard FCFA en 2022 (3,1 millions $), soit trois fois plus que les revenus générés en 2020. C’est ce que révèle un rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), publié en décembre 2024 et qui relève néanmoins divers problèmes dans le secteur.



Le rapport met notamment en lumière le non-respect de certaines obligations du code minier et la contrebande de produits miniers, alimentée par l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (EMAPE). Au titre de l’année 2022, l’ITIE souligne par exemple que l’État n’a pas perçu sa part de 15 % sur la production brute, un manque à gagner estimé à 168 millions FCFA. Cela peut s’expliquer par le fait que la participation minimale gratuite de 15 % prévue pour l’État par le code minier ne soit effective pour aucune société extractive.


Du côté de l’EMAPE, le document note que cette activité reste « majoritairement informelle », bien qu’elle mobilise plus de 62 000 travailleurs produisant « des volumes significatifs d’or et de diamants » chaque année. Ce caractère informel favoriserait le blanchiment d’argent et un manque à gagner pour l’État en matière de revenus fiscaux.


Au-delà de ces problèmes qui limitent la contribution du secteur minier à l’économie, la Centrafrique fait face à des défis dans la mise en œuvre de la norme ITIE. Cela a conduit le conseil d’administration de l’organisation à suspendre le pays en novembre 2024, déplorant des insuffisances en matière de transparence et de participation de la société civile. Ces défis sont notamment liés au groupe paramilitaire russe Wagner (désormais Africa Corps), qui aurait obtenu des permis d’extraction d’or et de diamants par le biais d’entreprises sous son contrôle.


Malgré tout, le Processus de Kimberley (KP) a levé en novembre 2024 les dernières restrictions pesant sur les exportations de diamants du pays, saluant ainsi les efforts d’assainissement menés par le gouvernement. Pour la Coalition de la société civile du KP, il reste toutefois d’importants efforts à fournir pour garantir les droits humains dans l’exploitation minière et la lutte contre la contrebande.


Emiliano Tossou

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