Cameroun : les contours du bois illicite s’invitent à la table de dialogue à Douala

Photo de famille © KMAA production

Une ONG de journalistes poursuit l’objectif de sensibilisation et d’information des jeunes de profession diverses. C’est un atelier organisé ce 04 octobre 2023 par le Réseau des Journalistes pour l’Application du Plan d’Action de Maputo et le Pulitzer Center sur les opportunités d’auto emploi dans la foresterie et la mise en place des initiatives destinées à la gestion durable des forêts. Afin de répondre aux exigences des marchés internationaux du bois et s’assurer que les politiques du Cameroun en matières forestières intègrent les Objectifs du Développement Durable, les OSC, les personnes handicapées, les jeunes venus de plusieurs secteurs d’activité ont échangé sur les possibilités de faire avancer les engagements du pays sur la gestion durable des forêts.

Séance de sensibilisation © KMAA production

Cette mobilisation s’est voulu un cadre d’échange, de rencontre et d’information sur les expériences vécues dans les sphères d’approvisionnement, de vente et d’exploitation du bois et des réalités par les différents acteurs.

Christian Locka, Journaliste d’investigation nous confie à l’issu de son enquête que le bois de Rose dans le village Ngachiga au Nord Cameroun ne fera plus l’objet de trafic frauduleux après son travail de sensibilisation. Surtout que son passage dans cette contrée a encouragé les populations à se constituer en comité de vigilance pour riposter contre les trafiquants du bois de Rose. Même si, « d’autres me profèrent plutôt des menaces ».

La coordonnatrice de ces échanges, Adrienne Engono en a profité pour attirer l’attention des participants sur le concept « One Heath », de plus en plus convoqué dans le secteur de l’agriculture et la gestion durable de la biodiversité. Selon elle, la destruction des forêts de mangroves dans une zone côtière comme Douala a un impact sur une « seule santé », celle de nous tous. C’est pourquoi rajoute-t-elle, il est important de prendre cette problématique de l’illégalité du bois en débat au sérieux.

Par rapport à une préoccupation d’un participant, AFy Malungu, Responsable mobilisation au Pulitzer Center apporte plus de précision à la mission de l’organisation qu’elle représente en disant qu’effectivement nous avons un programme de sensibilisation, mais également un programme d'éducation qui se met en place dans les six pays du Bassin du Congo. Nous avons commencé l'an dernier en RDC, avec les maîtres d'école par le truchement de certains reportages des journalistes. Lesquels sont utilisés comme séance de cours d'une heure dans les salles. Hier particulièrement, nous avons tenu une réunion de compte rendu à mi-parcours de l'impact de cette phase expérimentale. Cet impact emmène le ministre de l'éducation nationale en RDC à réformer ses curricula et, d’ailleurs un de nos membres a été invité à présenter l'importance d'intégrer les enseignements sur l'environnement dans les programmes de l'éducation nationale. Un autre collègue est sensé échanger avec certaines autorités de l'enseignement de base du Cameroun, pour reproduire la même expérience ici.

AFy Malungu, Responsable mobilisation Pulitzer Center © kmaa production

Aux termes de cet atelier qui a rassemblé près de 80 participants, on note plusieurs recommandations sur le relai de la bonne information à son entourage, notamment des actions sans fraude sur le bois, des actions de développement économiques sans déforestation, avec pour finalités améliorer la durabilité dans la filière Forêt-Bois.

Téclaire BIGERTH