Affaire Bernard Yando, Blaise Tchouanbou et Fokou Lemoumbou: l'exil ou la prison pour ces activistes
Les arrestations et emprisonnements arbitraires au Cameroun sont devenus le moyen le plus efficace pour le gouvernement de museler l'opposition politique. Sur toute l'étendue du territoire national, la répression est de plus en plus forte contre tous ces Camerounais qui osent revendiquer l'alternance au sommet de l'état, ou encore de meilleures conditions de vie.
En plus d'être arrêter, emprisonné et parfois torturer en prison dans le pays, de nombreux opposants sont également traqués et persécutés même à l'étranger, C'est le cas de Mr Bernard YANDO et de ses camarades.
Né le 26 janvier 1975 à Douala, Bernard YANDO est depuis quelques années exilé en Angleterre. Il fait partie de ces activistes politiques Camerounais qui ont choisis l'exil à l'étranger à la prison au Cameroun. Membre du mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) depuis 2018, il est comme plusieurs de ses camarades notamment Blaise Tchouanbou, Fokou Lemoumbou et les autres dans le collimateur de la justice camerounaise. Ils sont poursuivis par cette dernière qui les accuse d'atteinte à l'intégrité de l'état, rébellion, insurrection et manifestation illégale entre autres.
C'est la raison pour laquelle des mandats d'arrêt sur toute l'étendue du triangle national ont été délivrés contre eux.
Leur crime ? S'opposer politiquement et publiquement au président Paul Biya, au pouvoir depuis près de 40 ans.
Ces derniers, sont aussi accusés par l'état du Cameroun de financer la guerre dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest, des motifs très souvent utilisés par le régime de Yaoundé pour justifier des arrestations illégales.
Dans ces conditions, il est impossible pour ces activistes politiques de rentrer au Cameroun. Cette impossibilité de retour, est dû au fait qu'il est certain qu'ils ne pourraient pas échapper à la prison s'ils revenaient sur la terre de leurs ancêtres. Et pour des hommes qui aiment d'un amour inconditionnel leur pays, c'est une décision difficile que de choisir de vivre en exil. Mais pour eux, c'est un mal nécessaire, car vivant aujourd'hui dans un pays libre, ils peuvent ainsi continuer le combat pour la libération du Cameroun. C'était d'ailleurs le cas en septembre 2020 devant l'ambassade du Cameroun à Londres, répondant à l'appel du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), dans le cadre du lancement des marches dîtes pacifiques. Des manifestations, qui, faut-il le rappeler, avaient été violemment réprimées par les forces de sécurité dans les villes de Douala et Yaoundé avec de nombreux blessés à la clé.
En plus d'avoir été brutalisés, plusieurs militants du MRC comme leur président ce sont retrouvés emprisonnés illégalement, dans des conditions qui dénaturent complètement la dignité humaine. Dans un tweet Ilaria Allegrozzi, chercheuse de l’ONG Human Rights Watch, avait d'ailleurs condamné la répression des partisans du MRC ainsi que l’emprisonnement « en cellules d’isolement » de deux leaders de cette formation politique à savoir Alain Fogué et Bibou Nissack. C'est dire la barbarie avec laquelle l'État du Cameroun gère les revendications sociales et politiques qui sont un droit constitutionnel.
Toutefois, comme beaucoup d'autres activistes politiques Camerounais aujourd'hui en exil en Europe, aux États-Unis et au Canada, à l'instar de Calibri calibro, Boris Berthold ou encore Valsero, Bernard YANDO et tous ces camarades chérissent le rêve de rentrer un jour dans leur pays. Ils sont confiant que même si cela prend du temps, le changement tant attendu finira par arriver et une fois que le peuple camerounais sera libéré de l'oppression, c'est avec grand plaisir qu'ils reviendront chez eux, auprès des leurs.
François Xavier Mbeck
Correspondant au Cameroun
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