16è Sommet ordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CBLT: Babagana Kingibe fait le bilan
Le président nigérian, Muhammadu Buhari, a nommé l’Ambassadeur Babagana Kingibe, en tant qu’envoyé spécial avec rang de ministre, au Tchad et dans la région du bassin du lac Tchad. Arrivé au terme de sa mission, Babagaba Kingibe rend sa copie.
Conformément aux décisions prises lors du sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad, sur la situation au Tchad, le 25 mai 2021, à Abuja, le président nigérian, Muhammadu Buhari, a approuvé la nomination de l’Ambassadeur Babagana Kingibe, en tant qu’envoyé spécial avec rang de ministre, au Tchad et dans la région du bassin du lac Tchad.
Au terme de sa mission, l’heure est venu pour l’ambassadeur Babagana Kingibe de rendre sa copie sur l'évolution de la Transition politique au Tchad et ce, au terme de sa période initiale de dix-huit mois lors de ce 16ème Sommet ordinaire des Chefs d'État et de Gouvernement des Etats membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT)
Dans le cadre de sa mission à lui assigné, l’émissaire a reconnu que « la stabilité du Tchad est importante pour la région dans son ensemble ».
Après avoir « suivi de près la situation au Tchad de manière générale, mais surtout l'évolution du processus de Transition à travers des consultations et des concertations avec toutes les parties prenantes tchadiennes », Babagaba Kingibe « partage l'opinion de nombreux observateurs qui ont suivi le processus en saluant le leadership et l’atmosphère réconciliatrice dans laquelle les autorités de la Transition ont conduit les affaires du pays dans cette première phase de transition. »
Pour lui, « Le peuple dans sa grande majorité a salué et était galvanisé par le leadership fort, soutenu et conciliant du Président Mahamat Idriss DEBY ITNO de qui il attendait beaucoup ».
Le Dialogue National, Inclusif et Souverain a été une étape clé de la feuille de route de la Transition. Très attendu, ce Dialogue a été considéré par tous les Tchadiens comme cadre qui leur donnait l'opportunité de se réunir, de discuter et de s'entendre sur la manière de construire un nouveau Tchad sans nouvelles guerres et sans conflits, a-t-il reconnu.
Malheureusement, le Dialogue s'est heurté à des obstacles dès le début
Néanmoins, leDialogue National, Inclusif et Souverain a suivi son cours et a été clôturé lors d'une cérémonie solennelle présidée par le Président Mahamat IDRISS DEBY ITNO, en présence de Son Excellence le Président MUHAMMADU BUHARI, du Premier Ministre de la République du Niger, du Médiateur en Chef du Qatar, le Représentant du Secrétaire général des Nations Unies et des délégations de haut niveau du Soudan, de la Libye et de la République centrafricaine ainsi que des membres du Corps diplomatique accrédité à N'Djamena.
La mise en œuvre de ces décisions a commencé immédiatement avec l'investiture du Général Mahamat IDRISS DEBY ITNO en tant que Président de la Transition et Chef de l'Etat, le 20 octobre 2022.
Tout fraîchement investi, « le Président a une fois de plus tendu la main aux groupes politico-militaires qui hésitent encore en les invitant à venir à la table des négociations. » a-t-il poursuivi tout en ajoutant que ce dernier a par la suite « annoncé la libération sans condition de tous les prisonniers de guerre ».
De son côté, la Commission de l’union africaine instrumentalisée par Moussa Faki Mahamat a, « au lieu de s'aligner sur la position de la CEEAC, sur la base du principe de subsidiarité, à tenté d'appliquer une solution unique ou toute faite en appelant à des sanctions contre le Tchad sans tenir compte des circonstances de sa situation et des concessions que le Gouvernement avait déjà faites », a-t-il reconnu.
Cependant, le Tchad fait face à un manque important de ressources financières pour mener à terme son programme de transition.
« Il est généralement admis que l'un des défis persistants dans le pays, malgré les progrès déjà réalisés, est le manque de financement adéquat pour un bon déroulement de la Transition. La révision constitutionnelle prévue, le référendum constitutionnel et la tenue d'élections nationales nécessitent un soutien technique et financier constant. Il en va de même pour l'exercice consistant à mener de vastes réformes du secteur de la sécurité et à mettre en œuvre les dispositions de l'Accord de Doha, notamment le programme de DDR ».
Dans ces circonstances, les dirigeants de la sous-région, c'est-à-dire la CEEAC et la CBLT, devraient considérer cet état de fait comme une priorité de constituer un Groupe de plaidoyer fort pour persuader les partenaires au développement du Tchad de se manifester avec plus de générosité.
Les recommandationssusmentionnées,une foisapprouvées en tout ou en partie par leprésentSommetdes Chefs d’Etat et de Gouvernementdes Etats membres de la CBLT, devraient constituer une stratégie robuste pour aider le Tchad à mener à bien la mise en œuvre de la deuxième phase du programme de transition et à mettre en place une gouvernance post-transition durable pour éviter toute rechute dans un nouveau conflit.
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